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Nikon et Canon à Boston
11 juillet 2014

Une journée pauvre en découvertes et la photo la plus chère du voyage

Voyage en partie improvisé, l’avant-dernière journée n’aura pas échappé aux changements. Augusta n’ayant aucun intérêt, notre idée était d’en sortir au plus vite pour rejoindre Boston où nous attendait le Museum of fine arts et d’où nous devons repartir samedi 12 juillet. Mais pas avant d’avoir pris un petit déjeuner dans un Dunkin Donuts, ce moment tant espéré et tant retardé de peur de trop y goûter. Le Dunkin Donuts fait partie des énigmes de notre couple. L'un de nous (lequel ? ah!ah!) a une passion pour ces horribles petites choses poisseuses. Mais, mystère des plaisirs humains, il réfrène la satisfaction de cette passion : c'est l'avant-dernier jour de notre séjour qu'il l'assouvit enfin. Et encore, en se limitant à 2 donuts, ce qui pour un breakfast pris à 11 h du matin touche à l'anorexie. Mais le second du couple, celui qui se contente de demander périodiquement : au fait, le donut, tu le prends quand ? lui tend son strawberry donut et là notre passionné ne résiste pas : le donut, 3e du séjour donc, est aussitôt croqué. Je rappelle qu'en français classique, aussi peu soucieux du politiquement correct que de l'incorrect, le masculin n'est pas nécessairement masculin, il est également neutre.

 Un pont américain comme nous les aimons.

Une fois nos Donuts plein de mauvaises calories avalés, nous décidons donc de prendre une partie d’autoroute avant de basculer sur des routes secondaires pour mieux profiter du paysage. Mais une idée germait au fond de chacun de nous. La mise en commun acheva de nous convaincre. Plutôt que de retourner à Boston, pourquoi ne pas pousser jusqu’à Cape Cod ? Car non mais allô quoi, t’es allé à Boston et t’as pas vu Cape Cod ?

Donc direction Boston puisqu’il faut en passer par là. Nous quittons le Maine pour entrer au Massachussets. La circulation devient plus dense en arrivant à Boston, mais surtout, notre jauge d’essence marque zéro depuis un moment. La panne sèche, nous avons déjà connu au Canada, pas question de recommencer. Alors, contre notre volonté, nous entrons dans Boston pour trouver une station essence. Et là, au royaume de la voiture, la station essence est invisible. Certes, nous admettons qu’à Paris, nous savons où elles se trouvent. Nous prions pour que les derniers litres ne soient pas les dernières gouttes.

Nous arpentons une partie de la ville, ce qui n’a pas que des inconvénients. Une cloche tinte et une barrière se ferme devant nous. C’est un pont levant. Bloqués comme tous les autres automobilistes, il ne nous reste qu’à sortir de la voiture pour prendre une photo avec un meilleur angle de vue. Et de repartir à la chasse d’une station essence. Que nous finissons pas trouver, évidemment ! Bon, d’accord, elle est de l’autre côté de la route. Nous supposons qu’il y en a une de notre côté, mais dans notre situation, mieux vaut être prudent. Alors puisque nous pouvons faire un demi-tour, nous le faisons. Ouf, nous ne tomberons pas en panne sèche.

Publicité sur le bord de l'autoroute.

Il faut maintenant rejoindre l’autoroute 93 que nous avions quittée bien encombrée. La publicité est de nouveau présente et les ponts métalliques font notre bonheur. Plusieurs sont en réparation et entièrement voilés, on dirait du Christo. L'état de la 93 ne s’est pas amélioré pendant notre heure de recherche, trafic jam d'enfer . Qu’importe, c’est la direction que nous devons prendre. C’est le début du week-end, les vacances aussi, rien que de très normal. Sauf que nous n’y avions tout simplement pas pensé, heureux de notre idée soudaine et convaincus d’être seuls à pouvoir profiter du soleil et du temps libre.

Pont géant métallique recouvert de bâches.t

Histoire de bien pimenter la journée, nous prenons une route secondaire à l’entrée de la péninsule de Cape Cod. Mais nous sommes en direction du nord, alors que nous en venons ! Demi-tour pour l’autre sens. Nous roulons alors sur des petites routes sans avoir aucune idée de l’endroit où nous sommes. Et finalement, nous retrouvons la route principale quittée quelques instants avant. Considérant qu’il est peut-être l’heure d’arrêter les divagations, nous restons soigneusement sur la 6 Est jusqu’à ce que nous voyions le panneau Dennis, endroit où nous croyons bon poser notre valise pour notre dernière soirée étatsunienne.

T’as voulu voir Dennis et on a vu Dennis… Mais trouver un hôtel au bord de la mer, mission impossible. De somptueuses maisons partout, mais pas d’hôtels et surtout pas avec vue sur la plage. Nous voyons un panneau indiquant deux Bed and breakfast et un hôtel. Nous ne trouverons jamais l’hôtel et les gens du coin ont été incapables de nous indiquer le chemin. Si encore nous avions eu l’adresse. Pour finir, un Bed and Breakfast nous tend les bras, il y a une chambre disponible, nous la prenons. Maison typiquement chaleureuse (elle porte fièrement sur son pignon "1857") où nous accueille une jeune femme russe qui travaille tous les étés ici. Chaque chambre a un nom féminin. Nous dormirons chez Joséphine. Dessus de lit matelassé, papier peint à petites fleurs délicates, salle de petit déjeuner qui fait saliver avant même de s’y être installé, vaste cuisine et salon aux fauteuils qui affichent leur confort sans les avoir essayés. Nous remplissons les papiers, donnons noms et prénoms, adresse et numéro de carte. Pas de portefeuille dans la poche, il a dû rester dans la voiture, nous avons payé quelques péages.

Maison à Cape Cod.

Une invitation à rouler lentement.

Nous posons nos affaires, demandons conseil pour dîner agréablement et cherchons le portefeuille avant d’allumer le moteur. Pas de portefeuille. Chaque recoin de la voiture est fouillé, mais non, il n’y est pas. Nous repassons les événements de la journée. Il n’a pu disparaître qu’à un seul moment : quand nous avons pris de l’essence. A personnes organisées, réactions appropriées. Disposant du ticket de la station essence, nous avons donc son numéro de téléphone. Sans succès. L’homme qui répond nous assure qu’il n’a pas trouvé de portefeuille. Cessant de nous torturer l’esprit, nous allons dîner. Lobster roll à la carte, nous en rêvions depuis notre passage à Boston dans les 205 boutiques/mangeoires de Quincy Market. Posés au bord de la mer devant un soleil couchant (eh oui, les embouteillages ont duré longtemps et le voyage a été plus long que prévu), nous avalons ce sandwich au homard qui a une immense supériorité sur celui de Boston : il est sans mayonnaise. Un rapide tour sur la plage car elle est envahie de petits moustiques qui virevoltent autour des êtres humains, transformant chacun de nous en moulin à vent. Une bonne glace pour nous consoler de notre journée, mais que nous dégustons dans la voiture face au soleil couchant. C’est tellement romantique ! L'inscription sur l'église avait raison : Noé, t'as tout faux,faut pas sauver les moustiques. Ce sont d'horribles petites bestioles, on croirait d'innocents moucherons mais non. En quelques minutes on se gratte frénétiquement le crane, les mollets, les bras. Bien pire que nos bons et honnêtes moustiquesdont le zonzon nous alerte à temps.

La plage au coucher de soleil à Dennis, Cape Cod.

La lune regarde le soleil se coucher.

Retour à notre Bed and Breakfast et inspection de nouveau de la voiture. Il faut se rendre à l’évidence, le portefeuille n’y est pas. Il faut faire opposition. Et là, un éclair de lucidité. Non, il n’y a pas eu que la station essence où nous sommes descendus de voiture. Ce pont qui s’est levé et qui faisait une très belle photo, là aussi nous avons mis pied à terre. C’est donc là qu’il est tombé. Appel pour faire opposition, des transactions ont déjà été faites avec une des deux cartes. Voici donc la photo la plus chère du voyage, et ce n’est bien sûr pas la plus belle ! Après les tourments du serveur vocal d'American Express qui déroule une foule de renseignements inutiles avant de demander si par hasard nous voulons déclarer une perte de carte, enfin une voix humaine. Il n'y a que la voix qui soit humaine parce que le cerveau est formaté façon serveur : répétition méthodique des questions déjà posées par le serveur, auxquelles il a donc déjà été répondu, réponses qui ont évidemment été enregistrées et sont sous les yeux de la voix humaine (?). Mais la procédure est là et pas question d'en sauter la moindre étape. Et là nous apprenons que plusieurs transactions ont été faites dans la demie-heure qui a suivi la perte du portefeuille : pizza et chaussures de sport.  Le ramasseur de carte a su ne pas perdre de temps mais en fait il a été très raisonnable!

La photo la plus chère du voyage.

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