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Nikon et Canon à Boston
7 juillet 2014

Objectif Montpelier

Nous avons voulu voir Montpelier... et nous sommes passés à Naples sans atteindre Montpelier. Mais au cours de notre route, nous aurions pu passer par le sud de Paris (South Paris), faire une halte à Lisbon, explorer Denmark. Nous avons délibérément évité Hebron et ignoré Dresden et l'ouest de Paris (West Paris) nous a semblé trop lointain. Vous l'aurez compris, tous ces noms de villes sont apparus sur des panneaux le long de notre route aujourd'hui. Quant à Montpelier, c'était bien notre objectif, mais suite à un démarrage lent, puis une progression ralentie par des arrêts, nous avons posé nos valises à Woodsville.

Des arrêts ? Mais pour quoi faire ? Et encore, nous n'avons pas admiré les dizaines de magasins de voitures d'occasion, encore moins ceux de quads. Mais quand une maison très très originale s'est fait remarquer sur le bord de la route, difficile de ne pas résister. Quel est donc cet ovni.

Maison musée ?

Certainement pas un musée, mais bien un habitat privé. Quelle mouche a piqué son propriétaire pour ainsi attirer l'attention ? Des panneaux cloutés sur la façade, des pots de fleurs posés sur le bord du toit,un homard gonflable totalement dégonflé pendant à une branche, des peintures sur les fenêtres, une chaise pliante sur le toit d'une voiture... et surtout un panneau "No trespassing". Impossible d'en savoir plus. L'endroit est d'ailleurs quelque peu inquiétant. Le propriétaire ne serait-il pas derrière ses fenêtres, fusil à la main, prêt à nous tirer comme des lapins ? Le mystère restera entier.

Tombe de vétéran.

Sur notre route calme de l'Etat du Maine, les cimetières sont aussi légion. Une halte s'impose. Parfois un drapeau américain orne la tombe. C'est celle d'un vétéran. Pour les autres, beaucoup de noms à consonnance irlandaise et à plusieurs reprises, deux noms figurent sur la tombe, mais l'un des des deux est toujours en vie. L'ensemble est parfaitement entretenu, la pelouse est superbement verte et tondue de près. Il faut dire que la liste des interdits figurant à l'entrée ne laisse pas beaucoup d'occasions de détériorer le site : la vitesse est limitée à 10 miles à l'heure (?), les enfants doivent être accompagnés par un adulte, planter d'autres plantes que des annuelles doit être soumis à l'approbation et toutes les fleurs artificielles doivent être enlevées avant le 1er octobre ! Bien sûr, il est formellement interdit d'introduire de l'alcool dans le cimetière... Ces cimetières apparaissent dans des endroits tout à fait improbables, au bord d'une route au milieu de nulle part, au milieu d'un village : une petite clôture, une petite obélisque, des pierres tombales verticales toutes simples. Certains sont minuscules, on dirait un cimetière familial.

Basilique de Lewiston.

La prochaine étape sera tout aussi spirituelle. Après être passé devant une église qui nous incitait à inviter le Christ pendant nos vacances (quelqu'un a son numéro de portable ?), nous faisons une halte à Lewiston où la basilique Saint Pierre et Saint Paul est présentée comme un lieu historique. Des messes y sont dites en anglais, en français, en espagnol et en latin ! Dommage que sa nef principale ne soit pas ouverte. Seule la partie basse est accessible. Des cloisons séparent la partie centrale des travées latérales, la climatisation passe par d'énormes tuyaux et une petite citerne d'eau bénite est bien en évidence dans un coin.

Nous trouvons un escalier, l'empruntons en prenant garde de bloquer la porte que nous ne pourrions pas ouvrir dans l'autre sens. Peine perdue, la partie haute est fermée. Nous prenons l'ascenseur pour revenir au niveau de la rue ! Une fois sortis, la basilique est toujours fermée mais elle se met à chanter. De la musique sort de ses entrailles, donnant à son corps de pierre une âme bienveillante. En passant devant une autre église, nous apercevons une indication très particulière : dommage que Noé n'ait pas exterminé les moustiques ! Entièrement d'accord !

Montpelier est encore loin, il faut tracer la route. Gloups, voici un endroit totalement inédit. Alors que nous avons vu beaucoup de lieux de stockage (sortes de garde-meubles), celui-ci est du jamais-vu. Imaginez un grand hangar. Jusque là rien d'extraordinaire. Sauf que ce hangar est ouvert  à tous les vents et qu'il dispose de deux étages. Et qu'y a-t-il sur ces étages ? Des bateaux ! Oui, oui, un peu comme à New York où l'espace est si rare que les voitures sont parfois entreposées les unes au-dessus des autres.

Bateaux prêts à être débarqués.

Mais le plus incroyable est le déchargement auquel nous allons assister. Deux bateaux sont entreposés l'un sur l'autre sur la remorque d'un camion. Un chariot élévateur s'en approche, glisse ses deux griffes au-dessus du bateau, deux hommes passent des sangles et le chariot élévateur peut élever le bateau pour le poser par terre. Après quelques manoeuvres, il passe ses griffes sous la coque et va le déposer un peu plus loin. Nous regrettons évidemment qu'il n'y ait pas à sortir un bateau du deuxième étage du hangar, mais ce système nous fait forte impression.

Rangement d'un bateau.

Il y a là une marina que nous explorons. Beaucoup de bateaux sont en réalité des sortes de barges très chics posées sur des boudins en aluminium. Ces embarcations sont visiblement à louer, mais il y a aussi des jet-skis. L'envie nous prend d'essayer. Nous étions prêts à franchir le pas, mais pas de jet-skis disponibles ! On nous précise qu'il y a d'autres lieux de locations sur le lac. Nous reprenons la route et atterrissons à Naples !

Oui, il est possible de louer un jet-ski, comme un kayack, un paddle, un bateau-barge... C'est parti pour une heure de jet-ski ! Une première pour Nikon et Canon qui n'ont compris que la moitié des explications très sérieusement données ! Joie de la diversité des accents américains ! Manoeuvres un peu difficiles pour sortir mais une fois lancé, l'engin donne les sensations attendues. Nous filons droit devant nous admirons les maisons posées sur le bord de l'eau, accélérons jusqu'au moment où nous souhaitons changé de conducteur. Opération plus facile qu'il ne semble. Chacun son tour de provoquer des émotions à l'autre car à l'arrière, il semblerait plus facile de tomber que quand on tient le guidon. Une pointe à 42 miles à l'heure est atteinte, le jet-ski tourne sur lui-même avec une facilité déconcertante et les petits virages à petite allure achèvent de nous convaincre que cette parenthèse inattendue était un délice.

Bon, mais Montpelier dans tout ça ? Ouhh la la, nous n'avons pas fait la moitié du chemin et il est 16 heures ! Nous n'y serons pas, c'est évident. Mais comme cette seconde semaine n'est pas vraiment programmée, tout changement est non seulement autorisé mais vivement conseillé ! Après quelques agapes (la vitesse, ça donne faim), il est temps de refaire chauffer le moteur d'autant que le temps s'est couvert et que nous venons de sentir des gouttes de pluie. Un hydravion vient de décoller avec des passagers. Le temps de terminer notre déjeuner, de nous changer.

White Mountain National Forest.

Histoire de gagner un peu de kilomètres, nous prenons la ligne droite plutôt que de continuer sur la 302 qui nous fait aller vers le nord pour redescendre. Plus petite route, donc, mais quel paysage ! Nous traversons la White Moutain National Forest. Paradis des randonneurs en été et des skieurs en hiver, nous grimpons tranquillement jusqu'à 1000 mètres où le point de vue méritait de rouler plus lentement. Montagnes arrondies, verdoyantes de haut en bas, rivière trouvant son chemin au milieu des rochers luisant sous le soleil couchant à droite de la route, nous continuons ainsi jusqu'à sortir de cette merveilleuse forêt.

Arrêt à Woodsville où nous trouvons un motel bien américain. La femme à l'accueil a tout l'air de sortir de la forêt, sorte de gnome au regard à demi-fermé, et elle a dû trouver son son mari dans une grotte car il évite soigneusement de croiser le regard des clients. C'est plus confortable ! Formalités d'usage et nous récupérons notre chambre après avoir garé notre Dodge Journey devant. Le choix d'un restaurant n'est pas très difficile, la ville n'est pas une mégapole. Mais elle dispose de son gigantesque Wal-Mart qui donne envie d'explorer ses rayons. Demain peut-être... Enfin, il faudrait penser à atteindre Montpelier !

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